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Charlie Hebdo : où est passé l'argent pour les victimes ?

La veuve d'un journaliste tué en janvier 2015 a décidé de porter plainte contre le journal. Selon elle, la direction a détourné les fonds destinés aux proches des disparus et aux blessés. L'hebdomadaire réfute toutes les accusations.

L'info. Gala Renaud, veuve du journaliste et fondateur du festival "Rendez-vous du carnet de voyage de Clermont-Ferrand" Michel Renaud, a intenté une action en justice contre la direction de Charlie Hebdo pour "abus de confiance aggravé". Elle estime que l'argent promis pour venir en aide aux victimes et à leurs proches a été détourné. La plainte vise notamment Riss, directeur de publication qui a pris la succession de Charb.

Quels sont les arguments de Gala Renaud ? Pour la plaignante, la direction de l'hebdomadaire satirique n'a pas respecté son engagement de redistribuer la recette de la vente du "numéro des survivants" aux familles, ni celui de reverser totalement les sommes qui ont été récoltées suite à l'appel aux dons lancé après la tuerie. Cela "démontre en réalité une intention de détourner les fonds promis initialement aux familles", a déclaré Gala Renaud dans le journal La Montagne. "Avant la tuerie, Charlie était dans une situation financière catastrophique. C’est désormais le journal le plus riche de France. Je ressens ce déséquilibre comme une injustice profonde", a-t-elle ajouté au quotidien régional. Avec sa fille, toutes deux ont touché 141 000 euros d'indemnisation.

Combien d'argent avait été récolté ? Selon les estimations, près de 8 millions d'exemplaires du "numéro des survivants" ont été vendus, ce qui aurait rapporté environ 12 millions d'euros. A cela il faut ajouter les dons reçus par le journal, récoltés par l'association "Les amis de Charlie Hebdo" poursuivie aussi pour complicité, pour 4,3 millions d'euros. Au total, cela fait plus de 16 millions récoltés.

Comment se défend la direction de Charlie Hebdo ? La promesse de reverser le bénéfice des ventes avait été faite par Philippe Val, "qui n'était plus directeur de la publication depuis dix ans", a répondu l'avocat de l'hebdomadaire à l'AFP qui estime l'action en justice "inutile et déplacée". "Très clairement, Riss et Eric Portheault n'ont jamais annoncé que les produits de la vente seraient versés à leurs proches, tout a été fait dans la transparence", assure-t-il. L'objectif d'assurer la pérennité du journal aurait ainsi toujours été celui suivi par les responsables après la tuerie. Concernant les dons, une grille d'indemnisation avait été mise en place, chaque famille de victimes ne percevant pas la même somme.

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