Retrouvez Weekly sur Facebook

TV/Cinéma/Culture

Cinéma : Dark Waters, deTodd Haynes

Que faut-il aller voir au cinéma cette semaine ? Sans aucun doute Dark Waters, de Todd Haynes. Le réalisateur de Carol et du Musée des Merveilles se lance dans le thriller sociétal avec brio. Soyez prévenu après avoir vu Dark Waters vous ne regarderez plus jamais vos poêles de la même façon...

Rob Bilott. Ce nom ne vous dit sans doute rien et pourtant cet avocat d'affaires s'est transformé, contre toute attente, en défenseur des droits d'une petite communauté rurale. Pourquoi ? Parce qu'il a découvert médusé et terrifié que la contamination dont ont été victimes ses clients dépasse largement les frontières de son état. La planète entière était en réalité concernée...

Cinéma du réél. Vous l'aurez compris Dark Waters s'inscrit pleinement dans cette tendance actuelle du cinéma américain qui consiste à puiser son inspiration dans l'actualité. Le réel semble plus que jamais être devenu à Hollywood un puissant vecteur de récits, adoubé par la fameuse mention "inspirée d'une histoire vraie". Mais Todd Haynes, n'est pas Clint Eastwood. Si ce dernier cherche dans le réel à dresser le portrait du héros américain traditionnel, le réalisateur de Carol et de Loin du Paradis tente plutôt lui de comprendre les mécanismes de domination du monde contemporain. 

Humilité. A priori voir Todd Haynes, le cinéaste de la délicatesse et de la sophistication, s'attaquer à un script judiciaire aussi universel que brutal peut surprendre. Et pourtant sa manière de filmer, toujours pleine d'élégance mais sans chercher une esthétique graphique, donne une aura particulière à Dark Waters. Un exemple ? La Virginie Occidentale, où se déroule l'essentiel de l'action, semble constamment plongée dans une torpeur hivernale. Ce manque de lumière confère au film une atmosphère de cinéma humble, à l'image de ses personnages.

Héros ordinaire. Rob Bilott ne se définit pas comme un héros, au sens américain du terme. Pourtant, le spectateur assiste bien médusé à l'éternel combat de David contre Goliath. Un peu comme dans Erin Brockovich de Steven Soderbergh. Sauf qu'ici la flamboyance et le spectaculaire n'ont pas leur place. Le travail de l'avocat a été long, âpre, difficile. Mais sa pugnacité a fini par payer. Pour Todd Haynes, nul besoin de rajouter quoi que ce soit, tout était déjà là. Le choix de Mark Ruffalo, qui prête sa bonhommie ordinaire au personnage, plaide en faveur de ce parti-pris de la simplicité.

Colère. On ressort de Dark Waters avec la furieuse envie de jeter ses poêles à la poubelle. Pas par peur d'être malade, le mal est déjà fait dans ce domaine puisque l'ensemble des êtres vivants de planète ont été contaminés. Mais tout simplement, car l'idée d'avoir participé à l'enrichissement d'empoisonneurs devient insupportable. Rien que pour ça, Dark Waters pourrait bien être un film indispensable !

Ma note : 4

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs