Cinéma : Les Misérables, La Reine des neiges 2, Knives and Skin… les sorties de la semaine

Le week-end s’annonce gris. Alors pour vous réconforter, on vous propose d’aller faire un tour dans les salles obscures. Cette semaine, on a vu le film événement de Cannes Les Misérables, la suite des aventures d’Anna et Elsa La Reine des neiges 2 et le film indépendant Knives and Skin.

Les Misérables, de Ladj Ly

Auréolé de son succès obtenu en mai dernier au Festival de Cannes, où il avait reçu le Prix du Jury, Les Misérables débarque cette semaine dans les salles. Et on ne parle que de lui ou presque. Et pour cause, ce polar sociétal est un vrai bijou de cinéma. Le scénario intelligent et actuel est conçu comme un thriller musclé. On regrette un peu que pour faire réel, Ladj Ly tombe dans la caméra tremblotante au début de son film, même si c’est pour mieux retranscrire le joyeux chaos qu’il dépeint. Mais en dehors de ces séquences bordéliques, le cinéaste sait faire monter la tension et offre des scènes d’action aussi spectaculaires que captivantes. Le propos social percutant est traité avec finesse, notamment car Ladj Ly refuse de choisir un camp et préfère mettre face à face les responsabilités des policiers, des délinquants et des politiques. Le casting,mélange de professionnels (Jeanne Balibar y livre un caméo court mais marquant) et de débutants, offre une galerie de personnages bigger than life dont on se souvient longtemps après avoir quitté la salle…

La Reine des neiges 2, de Jennifer Lee et Chris Buck

Dans la grande famille des princesses Disney, je demande Elsa et Anna. Les deux sœurs, libérées, délivrées… sont de retour dans le deuxième volet des aventures glacées de la Reine des neiges. Annonçons la couleur, fini le conte épique qui s’amusait avec les codes traditionnels du genre. Rassurez-vous Elsa et Anna restent des héroïnes modernes qui n’ont pas besoin d’un homme pour triompher du mal. Pourtant cette sororité manque cette fois-ci un peu de mordant, la faute sans doute à un récit un peu trop balisé. Pour autant, le film peut compter sur deux points forts : son imagerie féérique et son humour. Olaf prend une nouvelle dimension comique dans ce second volet lors de plusieurs séquences visuelles très réussies. Quant à Kristoff, il s’illustre à l’occasion d’une scène musicale décalée qui devrait faire date.

Knives et Skin, de Jennifer Reeder

Dans une petite bourgade tranquille, une jeune-fille disparaît. Avec ce pitch que l’on connaît par cœur, Jennifer Reeder lorgne évidemment du côté de David Lynch, une référence un peu écrasante pour un premier long métrage. Pour autant, son ambiance très mélancolique sur l’adolescence et les non-dits qui finissent par tout détruire rappellent finalement plus Donnie Darko que Twin Peaks. Mais les comparaisons s’arrêtent là. Avec ses trois héroïnes bien trempées, Jennifer Reeder tente le pamphlet féministe sans y parvenir complètement. La faute à son scénario qui oscille trop entre le polar et le drame adolescent, mais surtout à la forme qui croise narration et expérimentation au risque de perdre le spectateur. La réussite graphique et musicale reste évidente et nous donne envie de suivre les prochaines aventures de la réalisatrice derrière la caméra.