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Euro 2016 : quelle sécurité pour les Fan Zones ?

Manifestations, état d'urgence avec une menace terroriste permanente, sans compter les intempéries... Alors que la compétition commence en fin de semaine, faut-il s'inquiéter des espaces en plein air mis en place pour accueillir les supporters ?

L'info. Il y a quelques jours, le préfet de police de Paris envisageait la fermeture de la fan zone de Paris les jours de match, ne jugeant pas la sécurité complètement assurée, tant en matière de risque terroriste que d'affrontements entre supporters, notamment en raison de la fatigue des forces de l'ordre mobilisés par l'état d'urgence. Michel Cadot a fini par changer d'avis, après que le ministère de l'Intérieur ait annoncé des unités supplémentaires en renforts pour l'espace du Champ-de-Mars. Mais certains politiques et syndicats craignent que la situation ne soit pas maîtrisée, dans la capitale comme en province.

Où y a-t-il des "fan zones" officielles en France ? Il y en a dix réparties sur le territoire, dans chaque ville où des rencontres sont prévues : Parc Matisse à Lille, à l'Hôtel de Ville de Lens, au Parc de la Légion d'Honneur de Saint-Denis, à la Tour Eiffel à Paris, sur les plages du Prado à Marseille, au Théâtre de verdure de Nice, Place des Quinconces à Bordeaux, allée Jules Guesde à Toulouse, place Bellecour à Lyon et au Parc François Mitterrand à Saint-Etienne. Plus de 7 millions de personnes y sont attendues, d'où l'important dispositif de sécurité déployé. 400 agents de sécurité seront ainsi présents à Paris et à Marseille. En tout, ils seront 2000 selon les chiffres communiqués, sans compter les gendarmes et policiers aux abords.

Quelles sont les critiques ? Ce sont les villes qui ont dû assurer elles-même la sécurité des fan zones, en passant par des sociétés privées. Certaines ont d'ailleurs refusé le contrat, estimant ne savoir faire que de la simple surveillance et non pas de l'événementiel si important, surtout dans un contexte post-attentats. Des formations ont été mises en place, jugées trop rapides et insuffisantes par ceux qui estiment qu'il ne devrait pas y avoir de tels rassemblements publics pendant l'Euro.

"Je trouve que c'est un risque, j'espère de tout cœur que tout se passera bien, mais je pense qu'on a autre chose à faire de nos policiers, de nos gendarmes, avec le risque d'aujourd'hui, que de garder des fan zones", a par exemple estimé le président des Républicains, Nicolas Sarkozy. Le Front National lui, en plus de l'insécurité, met en avant les nuisances pour les riverains, de même que le manque d'informations transmises aux établissements de santé.

Bernard Squarcini, ancien directeur de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur, a aussi estimé le mois dernier que certaines fan zones, comme celle de Paris, représentaient un "risque énorme" face à la menace terroriste.

Que prévoit le gouvernement ? "Ne pas céder au terrorisme", a soutenu le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. La sécurité globale de l'Euro a été organisée selon un protocole décidé il y a deux ans, entre les forces de l'ordre et les organisateurs de la compétition. Pour aider les municipalités à sécuriser les fan zones, l'enveloppe qui y est destinée a été doublée, atteignant 24 millions d'euros. A toutes les entrées des espaces, fouilles et palpations, détecteurs de métaux, interdictions des gros sacs ou bagages sont prévus. Des systèmes de vidéo-protection ont aussi été décidées dans plusieurs villes. Le gouvernement a également mis en place une cellule d'analyse des risques, qui évaluera la situation en permanence. Les responsables assurent qu'il vaut mieux des fan zones que des milliers de personnes déambulant dans les rues.

Combien coûte une Fan Zone ? Pour celle de Paris, la plus importante, le budget total est estimé à 13 millions d'euros, financé à hauteur de 7 millions par la municipalité, le reste venant des sponsors.

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