Fleur Pellerin n'a pas lu Modiano, ni rien d’autre depuis 2 ans
Voilà un nouveau buzz dont le gouvernement se serait bien passé. Ce dimanche, c’est la ministre de la Culture qui s’est royalement illustrée. Fleur Pellerin n’a pas été capable de citer un seul livre de Patrick Modiano, Prix Nobel de Littérature, avec qui elle a pourtant déjeuné récemment. Pire, elle ne lit que des notes, des textes de loi, et des dépêches AFP. Les écrivains sont bien représentés.
Nouveau couac au gouvernement. Cette fois-ci, c’est la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui a fait parler d’elle et ne s’est pas fait que des amis ce week-end. En particulier dans les rangs des écrivains français !
L’info. Invitée ce dimanche dans l'émission de Canal + "Le Supplément", Fleur Pellerin a évoqué son déjeuner avec l’écrivain français tout juste nobélisé, Patrick Modiano, avec qui la ministre de la Culture a "beaucoup rigolé". Un repas "formidable" selon la principale intéressée. Jusque-là, tout allait plutôt bien. Puis, l’animatrice Maïtena Biraben a demandé à Fleur Pellerin quel était son livre préféré de Patrick Modiano. Elle n’a eu pour réponse qu’un long "euuuuuh"… "Son dernier livre ?", a alors tenté la présentatrice. La ministre de la Culture a finalement répondu : "J'avoue sans aucun problème que je n'ai pas du tout le temps de lire depuis deux ans. Je lis beaucoup de notes, beaucoup de textes de loi, les nouvelles, les dépêches AFP mais je lis très peu". Des propos qui n’ont pas plu à tout le monde.
L’autre problème. Début octobre, Fleur Pellerin a publié un communiqué de presse pour féliciter Patrick Modiano, nouveau Prix Nobel de Littérature, dans lequel elle parle de : "son œuvre empreinte d’une douce mélancolie s’aventure avec une infinie poésie dans les replis de la mémoire et les méandres du souvenir", ainsi que de ses livres qui ont "bouleversé et passionné des générations de lecteurs à travers le monde". La ministre de la Culture aurait peut-être dû au moins lire ce qu’elle signe de son nom.
Les réactions. Cet aveu a provoqué la colère de nombreux observateurs. A commencé par celle de Claude Askolovitch, qui, dans le Huffington Post, n'a pas hésité a rappelé que dans ce pays "on peut indifféremment administrer le Commerce extérieur, la nouvelle économie, la littérature et la musique et les choux farcis", jugeant "regrettable" que Fleur Pellerin n’ait pas démissionné. De son côté, l'écrivain Christian Combaz a décidé de publier une lettre ouverte à la ministre de la Culture. Il a écrit : "le fait que vous ayez été incapable, il y a quelques heures de répondre à la question quel est votre livre préféré de Patrick Modiano, achève de me convaincre que vous n'êtes pas à votre place rue de Valois". Il a ensuite poursuivi en donnant un bon conseil à la ministre : "Quand on est chargé de la promotion de la culture française, le matin où l'on apprend que Patrick Modiano a décroché le prix Nobel, on tape son nom sur Wikipédia à l'heure du café". Bernard Pivot a, lui, été plus modéré en déclarant : "J'aurais préféré qu'elle soit incollable sur Modiano mais ce n'est probablement pas quelqu'un qui lit des romans, c'est probablement une femme qui lit des essais, des livres techniques. Sa curiosité ne se porte pas sur les romans qu'est-ce que vous voulez qu'on y fasse, c'est comme ça".
Vu de Twitter. Sur le site de microblogging, les internautes n’ont pas été tendres non plus avec la ministre de la Culture. Helene Bekmezian s’est désolée : "#Pellerin et Modiano, nouveau symptôme de la professionnalisation de la vie politique avec ses ministres non-spécialisés et interchangeables". D’autres ont choisi l’humour comme Karim Boukercha : "On reproche à Fleur Pellerin de ne pas avoir lu Modiano mais on a bien eu Thevenoud qui n'avait jamais lu sa feuille d'imposition". Et ceux qui se posent les bonnes questions, comme François MOREL : "Modiano, Nobel : "Je me demande pourquoi ils m'ont choisi" Fleur Pellerin, nommée ministre de la culture s'est-elle posée la même question ?"