Informatique : vous êtes has been si vous ne connaissez pas ces termes

Nous sommes en été et Weekly suit notre tendance naturelle, celle qui consiste à être, en cette période, plus relax, plus « cool », enclin à aborder des problèmes de fond et thématiques sérieuses mais sous un angle différent. C’est l’ère des grandes vacances, de la prise de recul sur ses activités professionnelles ; circonspection et lâcher-prise étant de mise, car farniente, plaisir en famille ou amis étant la priorité entre toute.

Avant-propos

Une chose formidable dans tout ce qui est afférent à l’humain est l’indicible volonté de vouloir faire différent, mieux que ses aînés. Cette certitude de casser l’habituel, les règles et d’avoir trouvé la voie, la vraie, celle qui deviendra la référence, résoudra logiquement et mécaniquement une multitude de problèmes, la panacée. De nos jours, cette approche nous la nommons disruptive ; le fait de rompre avec ce que l’on connaissait jusqu’alors, de casser des schèmes de pensés, de bouleverser, réagencer ou créer de nouveaux processus ou technologies. Ainsi parle d’ubérisation, d’airbnbsation , de micro-services, de désintermédiatisation, car c’est certain nous vivons une révolution.

Un peu plus de détails

Florilège de mots et de sigles pour être à la page, il faut parfaitement connaitre ce qu’ « ubériser » veut dire , mais pas seulement. Il faut penser Cloud, se préparer à la révolution IoT, tout comprendre du machine learning, et considérer le Big Data, reporting BI, dashboards, notebooks et consorts comme acquis. Car nous devons désormais nous émerveiller sur la BlockChain sans oublier qu’on est dans une ère ATAWAD et que le marketing doit travailler autour d’une DPM. On doit faire du data lineage tout azimut, nos processus, eux, sont devenus agiles et ont dû connaître le LEAN, le 6-Sigma, voire les deux. Réalité virtuelle et augmentée sont parfaitement distingués, les nuances Saas, Paas, Iaas comprises et l’intérêt des containers limpide…

Prise de hauteur

Que vous connaissiez ces quelques termes ou que vous n’en aillez qu’une parcellaire vision, sachez qu’ils ne sont qu’un exemple minimaliste d’une tendance à la vulgarisation d’un jargon initialement hyperspécialisé. En d’autres termes, l’arsenal marketing aidant, des concepts, qui s’appliquaient initialement à des domaines précis, sont tellement portés aux nues qu’ils sont utilisés à outrance au point de créer du flou. Il y a ainsi de forts risques d’approximation, même entre experts. Des termes peuvent être utilisés sans en cerner parfaitement les tenants et les aboutissants et on se retrouve à plusieurs, perdus entre rêve et chimère sur une technologie, principe ou processus. Ce n’est pas un hasard si seulement 4% des projets BigData ont été mené de façon correcte selon une étude de PriceWaterHouseCoppoer et Iron Moutain. Entre mythes et légendes, on prête de nombreuses vertus à ce que l’on maîtrise mal et il y a de fortes déconvenues lors de sa mise en oeuvre.

Avez-vous remarqué que toutes les sociétés suivent très concrètement les mêmes tendances et orientations ? Non, nous ne révolutionnons pas systématiquement ce que faisaient nos ainées. Bien souvent, nous ne faisons qu’améliorer, affiner ou perfectionner et souvent nous ne faisons que suivre des phénomènes de mode.

Un petit exemple ?

Il suffit d’avoir un peu d’expérience pour avoir vécu des périodes de centralisation, puis de décentralisation de l’informatique. Fut une époque où tout devait être côté serveur, sur des mainframes. Rien d’autre n’était aussi simple, en outre cela facilitait maintenance et déploiement. Puis fut une époque où il fallait décentraliser, profiter de la puissance des processeurs côté client, faire du client/serveur. Les architectures sont ainsi au fur et à mesure devenues distribuées. Puis une marche arrière a été enclenchée. Nous avons à nouveau centralisé, avec une tendance forte à toute mettre sur le serveurs web. Et quelles technologies surveillons-nous désormais ? La Blockchain. Autrement dit, une architecture décentralisée [Note de l’auteur : Je me permets ici un raccourci. Certes, il n’y a aucune commune mesure entre des VM avec du Vagrant, du docker sous Azure ou AWS, des VDI Citrix, des serveurs web et la Blockchain. Notez toutefois l’architecture logicielle et penser ensuite à celle du Darknet, l’autre internet, qui propose la création de réseau privé virtuel via du maillage]

Que comprendre ?

Si vous pensiez voir un glossaire de termes, c’est raté, mais pour de bonnes raisons ! Tout d’abord parce que vous pouvez tout trouver en quelques instants grâce à internet. Ensuite, parce qu’il y a tant de termes, que l’ensemble deviendrait long, fastidieux et inintéressant à lire ; surtout en vacances. Voici, en revanche, exactement ce que vous devez savoir face à tout nouveau terme que vous ne connaissez pas en réunion.

1- Il n’y a aucune honte à ne pas connaitre un terme ou un acronyme.

2- Ne vous cachez pas et ne perdez pas votre temps. Demandez immédiatement une explication aux interlocuteurs qui les utilisent.

3- Observez très attentivement les réponses et les éventuelles joutes verbales. Vous verrez très rapidement ceux qui connaissent et ceux qui font une approximation.

4- L’adage « Mieux vaut avoir tort à plusieurs que raison tout seul » est une caractéristique quasi-première de l’informatique. Non, vous n’avez pas systématiquement besoin de mettre quelque chose en place parce que c’est mis ailleurs.

5 - Ne participez pas à l’érosion du sens d’un terme. Ne l’utilisez pas tant que vous ne pouvez pas en parler en long, en large et en travers.

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