Quand Intel s’attaque à la répartition de l’emploi IT
En matière d'emploi IT, les femmes et minorités ethniques sont sous-representées. Intel s'attaque au problème à bras le corps aux USA.
Brian Krzanich, le PDG d’Intel vient d’en surprendre plus d’un. Nous en parlions dans un précédent article, la Silicon Valley figure parmi les mauvais élèves de l’emploi féminin. Ce problème si marqué aux USA existe également en France ; mais c’est bien outre-Atlantique que la riposte s’organise.
Hors de question d’être jugé misogyne et hors des clous
Le chiffre est donné, la société américaine prévoit un plan de 300 millions de dollars dans les 5 ans pour améliorer la diversité des genres et des origines ethniques au sein de ses employés américains ; notamment dans la Silicon Valley. Brian Krzanich a réalisé cette annonce au sein du CES (Consumer Electronics Show), un des évènements high-tech des plus importants de la planète qui se déroule à Las Vegas.
Le CES vous connaissez ? C’est là où l’on a droit aux annonces technologiques fracassantes pour l'année à venir ; l’objectif étant de faire mieux que ses concurrents. Parmi les démos et expositions, c‘est souvent les keynotes ; c'est-à-dire les discours, souvent des dirigeants ; que l’on attend. Celle d’Intel est cette année sortie du lot ; de par l'annonce de dédier des millions à la diversité, mais aussi par le contexte du CES. Sur les 22 discours de keynotes de l’évènement, 19 ont été faits par des hommes et, dans des proportions similaires, par des speakers qui étaient de couleur de peau blanche.
Oui, il y avait de la diversité ethnique, mais en sous-représentation. Oui, il y avait des femmes, mais beaucoup dans le rôle d’hôtesse ou de présentation de produits.
C’est historique dans la Silicon Valley, il en a toujours été ainsi, et tous s'en accommodaient. Sauf que cette information est remontée devant le grand public courant et en fin d’année 2014 : congélation d’ovocyte pour Facebook et bourde involontaire et malencontreuse du patron de Microsoft.Google, quant à lui, n'est pas en reste : seul 30% ede ses employés sont des femmes, 2% des noirs et 3% des hispaniques. Ce n'est point mieux chez Facebook, Apple ou bien encore Twitter.
Quant à la société Intel, pourtant ancienne dans la Silicon Valley et parmi les toutes premières à publier des statistiques de ce genre, elle ne présente guère de meilleurs résultats : 24% des femmes, 4% des noirs et 8% hispaniques sur plus de 50 000 employés aux USA. Elle a donc décidé d’attaquer le problème à bras le corps.
300 millions donc ; mais pour quoi faire ?
Investissement dans la formation, support financier aux femmes ingénieurs et scientifiques ou aux minorités non suffisamment représentées ; aide à la scolarité ; support au recrutement, faire en sorte de garder les salariés de ces groupes. Plus spécifiquement, créer un fond pour améliorer la représentation des femmes et minorité dans l’industrie des jeux vidéos ; d’autant plus après le GamerGate (un scandale dans les jeux vidéos sur les femmes).
Quelle sera la répartition ?
Aucune information n’a filtré. Il faut avouer qu’Intel ne sait pas, car il n'y a pas de données sur le sujet, comment vraiment procéder. Ce qu’ils savent en revanche, c’est qu’aux USA, comme en France, il n’y a pas suffisamment de femmes qui sortent diplômées ; espérant que cela change.