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Réforme du code du Travail : un report, pas de retrait de la loi
Le gouvernement a annoncé le report de la présentation du projet de loi en conseil des ministres. Ses opposants continuent de se mobiliser pour son retrait.
Flickr/Steven Vance/CC
L'info. Face aux nombreuses protestations, un report de deux semaines de l'examen de la loi Travail a été annoncé lundi par le gouvernement. D'abord annoncé pour le conseil des ministres du 9 mars, il devrait avoir lieu le 24 mars. Le texte "a suscité des interrogations et appelé" des améliorations a expliqué Matignon, tout en assurant que cela ne remettait pas en cause le calendrier décidé, qui prévoit une adoption avant l'été. "Le recul, ce serait abandonner", a insisté Manuel Valls.
Et maintenant ? Le gouvernement va revoir sa copie et "corriger ce qui doit l'être" selon le Premier ministre encore. Des réunions avec les partenaires sociaux, organisations syndicales et patronales, sont prévues à partir de la semaine prochaine. "Il faut lever un certain nombre d'incompréhensions", a aussi expliqué le chef du gouvernement.
Une première victoire pour les opposants au texte ? Les syndicats sont unis contre ce projet de loi, avec une grande journée de mobilisation annoncée le 9 mars. La gauche est aussi divisée, encore plus après la tribune de Martine Aubry. Beaucoup en demandent encore le retrait. "Il faut retirer ce projet de loi inacceptable et rediscuter d’un nouveau code du travail", a par exemple déclaré Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, sur Europe 1. La pétition en ligne lancée par la militante Caroline de Haas compte désormais plus de 800 000 signatures. La ministre du Travail Myriam El Khomri y a même répondu. La contre-pétition a obtenu un peu plus de 11 000 signataires.
Une loi qui change de nom. En plus du report annoncé, les observateurs se sont rendus compte que le texte a aujourd'hui changé de nom, pour moins heurter les sensibilités de gauche. Jusque là, on parlait de "projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs". Ce dernier mot a disparu, remplacé par "salariés" et il n'est plus question des "nouvelles libertés".
Sur YouTube. La fronde est aussi venue des plus jeunes, notamment avec le mouvement "On vaut mieux que ça", repris sur les réseaux sociaux.
Vu de Twitter. Les réactions à l'annonce du report ont été nombreuses.
De son côté, le gouvernement a lancé une véritable opération de communication pour défendre son projet de loi et tenter de convaincre. Notamment avec un compte Twitter spécial.