L'Humeur
Sidaction : 110, espoir et réalisme
Le week-end dernier, l'évènement a réussi à récolter plusieurs millions d'euros. Mais derrière cette belle somme, il ne faut pas oublier la réalité de la situation.
Flickr/andrew_stevens_h/CC
4,5 millions d'euros récoltés en 2019. 4,4 millions en 2018. Les promesses de dons ont augmenté cette année, une somme atteinte dans un contexte économique difficile et dont les associations subissent les conséquences. 4,5 millions d'euros, c'est une excellente nouvelle pour la lutte contre le VIH, pour les structures qui accompagnent les malades et pour la recherche.
Car oui, il ne faut pas l'oublier : le sida existe toujours. Si des traitements, lourds, ont permis de donner aux malades une espérance de vie, on n'en guérit pas. En 2017, 6400 français ont ainsi découvert leur séropositivité. Et ce nombre ne baisse pas depuis plusieurs années.
A cause d'un manque d'informations, de prévention parfois insuffisante, nombre de Français, jeunes comme moins jeunes, estiment qu'ils ne risquent plus rien ou qu'une infection par le VIH n'est pas si grave. Bien sûr, on est loin des années 80 où les personnes atteintes n'avaient aucune chance, ces tristes décennies où les familles et amis ne pouvaient qu'observer avec désarroi la lente agonie de leurs proches, après l'incompréhension face à des maux inconnus.
Si depuis 1994, année de la première édition du Sidaction, le petit ruban rouge est devenu un visuel familier, si la recherche progresse, il ne faut pas oublier qu'il n'existe pas encore de vaccin, que si la science avance et donne parfois de l'espoir aux patients, on n'en guérit pas, les traitements doivent être pris à vie. Alors se protéger, se faire dépister doivent rester dans les esprits de tous. Le virus est toujours là, le combat loin d'être gagné. Et chaque année, le Sidaction est là pour nous le rappeler.