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Violences policières : une affiche de la CGT fait polémique
La nouvelle affiche de la CGT qui entend dénoncer les violences policières commises en marge de la mobilisation contre la loi Travail a provoqué la colère de Bernard Cazeneuve et deux syndicats. Mais pas seulement…
Info'Com-CGT
L’info. Un slogan choc : "la police doit protéger les citoyens et non les frapper", du sang, une matraque… Le tout accompagné d’un insigne de CRS. Il s’agit de la nouvelle affiche publiée par la section Info'com de la CGT qui entend dénoncer les violences policières commises en marge de la mobilisation contre la loi Travail. Le texte qui accompagne le visuel est court, mais particulièrement explicite : "Un pouvoir politique sur les dents et des forces de l'ordre qui font du zèle, on ne compte plus les excès de la police qui veut mater les jeunes qu'ils soient lycéens, étudiants… Ne laissons pas faire et ripostons si besoin à ces méthodes et le bruit des bottes".
Les réactions. Hier soir, Bernard Cazeneuve a dénoncé la "violence" d'une campagne "choquante", dans une lettre ouverte au secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Le ministre de l’Intérieur a également déclaré que cette affiche mettait "gravement en cause la police nationale" et qu’il fallait "protéger, plutôt que de chercher à détruire" le "lien de confiance" entre la population et les forces de l’ordre. Plus tôt dans la journée, deux syndicats de policiers se sont également exprimés. L’un d’eux, le SCSI-CFDT (majoritaire chez les officiers de police), n’exclut pas d’ailleurs de "porter plainte", parlant d’une "affiche de la honte". De son côté, le syndicat Synergie a évoqué un "appel abject à la haine" contre les forces de l'ordre.
La réponse. Face à la polémique, les auteurs de l’affiche ont rapidement réagi sur Twitter, assurant "assumer" :
Le contexte. Les tensions entre manifestants et policiers sont récurrentes depuis le début du mouvement contre le projet de loi Travail, dans lequel les lycéens sont en première ligne. Un policier mis en cause dans une vidéo largement diffusée sur Internet où on le voit frapper un lycéen à Paris doit d’ailleurs être jugé en mai. Sur les réseaux sociaux, les photos montrant les violences policières sont de plus en plus nombreuses. La semaine dernière, c’est l’histoire de Tamara qui a fait le tour du web. Cette l'étudiante en théâtre de 24 ans a été frappée à la hanche par un CRS, alors qu'elle buvait un verre en terrasse avenue Jean Jaurès, dans le 19e arrondissement de Paris. La scène a été immortalisée par le photographe Jan Schmidt-Whitleyn.
Vu de Twitter. Le sujet partage visiblement les Français. Il y a ceux qui critiquent ouvertement l’affiche de la CGT et parle de "honte" :
Et il y a ceux qui adhèrent au message et appellent à faire tourner l’information. Quoi qu’il en soit, le 51e congrès de la CGT, qui s’est ouvert hier à Marseille et doit se tenir jusqu’à vendredi, devrait profiter de cette bonne opération de communication.