L'essentiel de l'actualité internationale du 28 mars au 3 avril 2015

Les révélations se succèdent après le crash d'un A320 de la Germanwings, la semaine dernière, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Selon le témoignage d'une ancienne petite amie du copilote Andreas Lubitz, paru dans le quotiden Bild, il avait déclaré un jour: "Je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s'en souviendra". Andreas Lubitz est accusé d'avoir provoqué volontairement le crash de l'appareil dans la montagne, refusant d'ouvrir la porte du cockpit au commandant de bord qui a tout tenté pour y accéder.

L'enquête a révélé vendredi que le copilote avait caché qu'il faisait l'objet d'un arrêt maladie le jour de l'accident. Des médicaments" destinés à soigner des "maladies psychiques" auraient également été découverts à son appartement. Les enquêteurs ont également annoncé lundi que le jeune homme aurait subi une grave dépression et aurait été suivi par plusieurs médecins il y a quelques années pour des tendances suicidaires. La Lufhtansa, maison-mère de Germanwings, a affirmé qu'Andreas Lubitz en avait informé son centre de formation en 2009.
Des problèmes de vue, qui auraient pu remettre en cause sa carrière de pilote, ont également été évoqués mais aucune lettre ni explication d'un tel geste n'ont été découverts.

Le Yémen est toujours plongé dans le chaos. Depuis jeudi dernier, une coalition de neuf pays arabes conduite par l'Arabie Saoudite mène des frappes aériennes contre le rebelles chiites soutenus par l'Iran et alliés à des militaires fidèles de l'ex-président Saleh, qui ont pris plusieurs zones du pays. Un raid sur un camp de déplacés dans le nord-ouest a fait 45 morts lundi. Depuis une semaine, plus d'une centaine de personnes ont été tuées à Aden. Selon l'Unicef, une soixantaine d'enfants sont morts dans les combats.

"Le pays semble être au bord de l'effondrement total", a averti le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme. C'est donc une véritable crise humanitaire qui se présente au Yémen, pour laquelle l'Arabie Saoudite et l'Iran se rejettent la responsabilité. Mercredi, après le bombardement d'une laiterie qui a fait au moins 37 morts civils, le chef de la diplomatie yéménite a appelé la coalition à envoyer des forces au sol.

Jeudi, la branche locale d'Al Qaïda a attaqué une prison dans le sud-est du pays. 300 prisonniers ont été libérés dont l'un des chefs de l'organisation qui était détenu depuis plus de quatre ans.

En Syrie, l'Etat Islamique est entré pour la première fois dans Damas, en prenant d'assaut le camp palestinien de Yarmouk, au sud, et s'est emparé d'une grande partie. Des combats contre des rebelles au régime de Bachar al-Assad ont éclaté dans la zone. Samedi, c'est la ville d'Idlib qui est tombée, mais aux mains des "rivaux" de l'EI, les djihadistes d'Al Nosra.

En Egypte, les combats entre l'armée et une la branche locale de l'EI se poursuivent : au moins 15 soldats sont morts dans deux attaques dans le nord du Sinaï ce jeudi. Une vingtaine de djihadistes auraient également été tués.

La ville de Tikrit serait libérée de l'EI selon les autorités irakiennes, qui l'ont annoncé mardi. Mais la coalition internationale s'est montrée plus prudente, précisant que l'Etat Islamique, qui avait pris la localité en juin dernier, contrôlait encore quelques secteurs.

En Turquie, une prise d'otage dans un tribunal d'Istanbul mardi a conduit à la mort d'un procureur, qui a succombé à ses blessures. Le magistrat avait été grièvement blessé lors de l'opération de police pour le libérer, après plusieurs heures de négociations. L'action avait été menée par deux militants d'extrême-gauche, tués également par les forces de l'ordre. Après cette prise d'otage meurtrière, 22 autres militants ont été interpellés. Il s'agit d'étudiants qui auraient des liens avec le Front révolutionnaire de libération du peuple, qui a revendiqué la prise d'otage.

A deux mois des élections législatives, la Turquie fait face à une flambée de violences. Le bureau local du parti du président Erdogan à Istanbul a aussi été la cible d'une attaque armée. Mercredi, une fusillade a éclaté devant le siège de la police. Une femme, qui faisait partie des deux assaillants, probablement là aussi des militants d'extrême-gauche, a été tuée.

Difficile de savoir ce qu'il s'est vraiment passé à Lausanne, pendant les négociations sur le nucléaire iranien. Au bout d'une semaine de discussions, un accord cadre a été trouvé. Selon les premiers éléments, la capacité d'enrichissement d'uranium de l'Iran devra être réduite des deux tiers, en échange d'une levée des sanctions qui pèsent sur le pays depuis une dizaine d'années. Un accord final est attendu le 30 juin.

Au Kenya, une attaque a eu lieu jeudi dans une université de l'est, à Garissa, à 150 kilomètres de la frontière somalienne. Des hommes armés ont ouvert le feu sur les gardes avant de tirer partout dans l'enceinte du campus où résident des centaines d'étudiants. Une prise d'otages a suivi. Aux moins 147 personnes ont été tuées et des dizaines blessées. Les assaillants étaient des islamistes somaliens shebab.

En Somalie, 14 personnes ont été tuées dans l'attaque d'un hôtel de Mogadiscio, vendredi dernier. Une attaque là aussi des islamistes shebab.

L'élection présidentielle s'est finalement déroulée dans le calme au Nigeria, sans que Boko Haram n'empêche le vote de se tenir. Le scrutin a été remporté par Muhammadu Buhari, contre le candidat sortant Goodluck Jonathan. L'Union Européenne l'a "chaleureusement félicité" pour sa victoire. Buhari, ancien général putchiste de 72 ans, avait mené une junte militaire de 1983 à 1985.
Toujours en ce qui concerne le Nigeria, l'insurrection de Boko Haram aurait fait plus de 15 000 morts en six ans, selon l'ONU mercredi.

Si l'on en parle moins, Ebola n'a pas complètement disparu. La Sierra Leone a décidé d'un confinement de la population de vendredi à dimanche, pour progresser dans l'objectif d'éradiquer complètement le virus d'ici la mi-avril. Au Liberia, une femme atteinte est décédée, ont annoncé les autorités samedi.

En Tunisie, le musée du Bardo a rouvert ses portes lundi à Tunis, douze jours après l'attaque terroriste qui a fait 22 morts. Une grande marche contre le terrorisme a eu lieu dans la capitale, rassemblant des dizaines de milliers de personnes. Une stèle en hommage aux victimes a été dévoilée.

Au même moment, le 13ème Forum social mondial a pris fin samedi à Tunis. Malgré les circonstances, 45 000 personnes environ ont participé pendant une semaine à des débats sur les droits de l'Homme, l'environnement ou le développement.

La Palestine est devenue formellement membre de la CPI, la Cour Pénale Internationale, mercredi. Une adhésion Ses dirigeants n'ont pas caché leur volonté de traduire en justice leurs homologues israéliens pour crimes de guerre ou liés à l'occupation. Benyamin Netanyahu a accusé les palestiniens de manipuler la juridiction.

Cette semaine également, le ministre palestinien de l'économie a démissionné. L'annonce a été faite mercredi. Mohammed Mustafa, qui est également vice-premier ministre du gouvernement d'union, était en charge notamment de la reconstruction de Gaza. Ces derniers mois, il regrettait que les travaux n'avancent pas.

Aux Etats-Unis, une fusillade à l'entrée du quartier général de la NSA, l'Agence de sécurité nationale. Deux hommes travestis ont tenté d'entrer dans le périmètre ultra protégé en voiture avant d'être intercepté. L'un a été tué et l'autre blessé. Les individus auraient pu être sous l'emprise de stupéfiants.

A New-York, deux corps ont été retrouvés dans les décombres d'un des immeubles ravagés par un incendie qui s'était déclaré jeudi dernier dans le quartier d'East Village. Deux hommes de 23 et 26 ans étaient portés disparus. C'est une explosion qui a entraîné l'incendie, faisant aussi 22 blessés dont certains grièvement.

Toujours aux Etats-Unis, quatre journalistes ont déposé plainte contre la police de Ferguson, qu'ils accusent de les avoir arrêtés arbitrairement pendant qu'ils couvraient les émeutes l'été dernier. Les quatre reporters allemands et américain sont soutenus dans leur action par RSF.

Au Chili, les inondations dans la région désertique d'Atacama ont fait 17 morts et 20 disparus, selon un bilan officiel publié lundi. Portés disparus, trois des mineurs qui avaient survécu à 69 jours passés sous terre en 2010, ont été retrouvés sains et saufs.

Le super-typhon Maysak a fait cinq morts en Micronésie, dans le Pacifique, selon les autorités locales mercredi. Sur son passage qui a duré trois jours, le phénomène a également causé d'importants dégâts matériels dans l'archipel. L'état d'urgence a été décrété.

En Thaïlande, il ne fait pas bon critiquer le roi sur Facebook. Un homme a été condamné à 25 ans de prison pour avoir publié sur le réseau social plusieurs messages «insultants envers la bien-aimée et vénérée monarchie» selon la justice, entre juillet et novembre 2014. Amnesty International a jugé cette condamnation comme un "signal inquiétant".

2466. C'est le nombre de condamnations à mort prononcées dans le monde en 2014 selon le dernier rapport annuel d'Amnesty International, dévoilé mercredi. Le nombre d'exécutions a cependant diminué, passant de 774 en 2013 à 603 l'an passé. Ces données ne tiennent pas en compte la Chine, selon l'organisation.

Drame en Russie : au moins 54 personnes sont mortes dans le naufrage d'un chalutier de pêche, jeudi, au large de l'Extrême-Orient russe. 132 personnes se trouvaient à bord. Le navire, qui était en mer depuis début janvier, serait entré en collision avec un obstacle. Une enquête a été ouverte.

En Ouzbékistan, le président Islam Karimov a été réélu avec plus de 90% des voix, lundi, sans surprise puisqu'il n'avait pas de réel adversaire. Si les observateurs ont dénoncé certaines irrégularités, le dirigeant de 77 ans va donc excercer un nouveau mandat de cinq ans.

Amanda Knox a été acquittée, de même que son ex-petit ami Raffaele Sollecito, pour le meurtre de Meredith Kercher, une étudiante retrouvée morte dans l'appartement qu'elle partageait avec l'américaine, en novembre 2007, à Pérouse, en Italie. La décision définitive, prononcée par la Cour de Cassation vendredi, au bout de huit ans de procédure. En janvier 2014, les deux acquittés avaient pourtant été reconnus coupables par une cour d'appel.

C'est une première : le Vatican et l'Italie ont signé un accord fiscal, mercredi. L'objectif est de collaborer en matière de lutte contre l'évasion fiscale, en échangeant des informations, pour taxer les revenus financiers des instituts qui ont déposé leurs fonds à la banque du Vatican. Cela s'appliquera pour les sommes déposées à partir de 2014. Des accords similaires ont été signés par l'Italie avec la Suisse ou Monaco.

Y avait-il de la cocaïne dans le Costa Concordia ? C'est ce qu'avance le journal La Repubblica, affirmant que des enquêteurs ont intercepté des conversations entre deux parrains de la mafia. Ces derniers auraient ainsi mentionné la perte d'une cargaison dans le navire qui a fait naufrage en janvier 2012 au large de l'île du Giglio.

La Grèce retrouve un peu de couleurs : 147 millions d'euros d'arriérés d'impôts ont été récupérés par l'Etat, selon le ministère des finances ce mercredi. Il s'agit là d'une premier vague de paiements. Au total, les caisses grecques devraient récupérer plus de 76 milliards d'euros d'impayés accumulés au fil des années, mais les autorités estiment que cela ne pourra certainement être possible que pour 9 milliards.

C'est une information qui pourrait changer de nombreuses pages de livres : Anne Franck ne serait pas morte le 31 mars 1945 mais un mois plus tôt, en février. C'est la thèse développée par des chercheurs travaillant pour l'institution "La Maison Anne Frank" située à Amsterdam. Selon ces derniers qui se sont basés sur des témoignages et des données sanitaires, l'adolescente au célèbre journal était déjà atteinte du typhus en janvier, ce qui rend son décès en mars impossible, la maladie entraînant un décès rapide.

La doyenne de l'humanité est morte mercredi : la japonaise Misao Okawa avait fêté ses 117 ans le mois dernier. Elle avait obtenu le titre de doyenne en 2013.

Autre décès : celui du réalisateur portugais Manoel de Oliveira, doyen mondial des cinéastes, mort ce jeudi à l'âge de 106 ans. En 2008, le cinéaste avait reçu une Palme d'Or à Cannes pour l'ensemble de son œuvre.